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Armelle O’Brien, kiné de Teddy Riner, raconte ses adieux au haut niveau


Armelle O’Brien, 34 ans, c’est un petit bout de femme qui a soigné pendant huit ans les hommes de l’équipe de France de judo, parmi lesquels celui qu’elle appelle affectueusement «le surhomme», Teddy Riner. La native de Sailly-sur-la-Lys a vécu cet été ses derniers JO. Elle nous raconte le meilleur et le pire.

Ces JO de Rio étaient les deuxièmes pour vous après ceux de Londres, quels souvenirs en gardez-vous ?

« Ils étaient moins bien organisés, le village olympique par exemple n’était pas terminé, mais l’esprit olympique était bien là. Aux JO, il ne faut pas s’attendre à dormir dans un quatre étoiles. Toute la délégation française vivait dans un bâtiment, et il n’y avait pas de stars. Des JO qui ont été forts pour moi avec la médaille de Cyrille Maret en moins de 100 kg notamment. Nous avons aussi perdu Patrick Bordier, kiné qui était là pour le tennis, qui a eu une attaque cardiaque. »

Ces JO étaient vos derniers.

« J’ai 34 ans et après cette très belle aventure, j’ai envie de vivre ma vie de femme. Être kiné de l’équipe de France, c’est cinq mois de déplacements par an pendant huit ans, j’ai envie d’autre chose, de prendre du temps pour moi. Mais je continuerai de donner un coup de main. »

Être kiné de Teddy Riner, ce n’est pas rien, comment vous avez fait ?

« Je suis de la maison judo, j’ai longtemps fait du haut niveau (Armelle a fait partie de l’INSEP judo entre 2000 et 2007) et quand j’ai été diplômée, l’équipe de France jeune avait besoin d’un kiné. Mon profil a rassuré parce que je comprenais les traumatismes. Deux ans après, on m’a proposé de devenir kiné chez les garçons. Mon premier réflexe a été de refuser : je n’avais que 26 ans, j’étais une femme et finalement je me suis dit « y a pas de raison, je vais y aller et si je ne suis pas bonne on me dira merci et au revoir ». On ne me l’a jamais dit. »

Le judo c’est votre vie, et ça a commencé à Sailly ?

« Effectivement, mes parents voulaient que je me dépense. Ils m’ont inscrit au tennis mais je cassais mes raquettes, à la gym mais je me suis battue parce qu’une fille m’avait doublée à la poutre, du coup j’ai commencé le judo. Avec Daniel Véret, avant de rejoindre le club de Laventie. »

À quel moment vous avez senti que vous étiez faite pour ça ?

« Quand vous commencez à battre des garçons et que vous avez 10 ans, le message est clair. J’ai décroché le titre de championne de France junior en 2000 à Paul-Hazard et là j’ai été remarquée. On m’a demandé de rejoindre l’INSEP à Paris. »

Aujourd’hui, la page judo est tournée ?

« Je vais me consacrer à temps plein à mon cabinet de Vincennes. Mais j’aurai, en plus de mes papys, mamies et de mes ados, des consultations privées pour des sportifs de haut niveau. Et si j’ai bougeotte, je trouverai bien quelque chose à faire. La ville de Sailly ou le club ne m’ont jamais demandé d’intervenir mais s’ils me le demandent, je le ferai avec plaisir pour les gamins. »

« Teddy est devenu un ami »

Teddy, je l’ai rencontré il y a huit ans, il faisait partie du pool de l’équipe de France. » Armelle O’Brien se souvient d’une rencontre « haute en couleur ». « Pour moi Teddy, c’est deux personnes (la kiné mesure 1,71 m et l’athlète 2,04 m), deux fois plus de travail, mais aussi beaucoup de bonne humeur. » Si la kiné reconnaît avoir beaucoup transpiré en s’occupant de l’athlète, elle est heureuse de l’avoir fait. « Aujourd’hui, des liens d’amitié se sont tissés entre nous, On est allés prendre le goûter ensemble à Paris la semaine dernière. Il m’avait appelé pour que je l’accompagne à un examen médical. »

« J’ai élevé mon niveau de compétence »

Armelle O’Brien, une bosseuse au caractère assez fort, dresse un bilan très positif de cette rencontre. « Je n’ai jamais vécu cette période par procuration. Teddy m’a permis de m’adapter. J’ai élevé mon niveau de compétence. » Des techniques créées pour le champion mais que la kiné applique aujourd’hui au quotidien.

Ce qui lui manquera peut-être, c’est « quand on chahutait sur le tapis avec Teddy ». C’est vrai que ça, ce n’est pas donné à tout le monde.

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