Cédric Briolais Wadji "Plus les ambitions sont élevées plus la victoire est belle".
- La vie d'un judoka
- 11 déc. 2015
- 5 min de lecture

Peux-tu te présenter aux fans ?
Je me présente : Cédric, j'ai 35ans . J'ai commencé le judo à 8ans à la garenne colombes ( ascojudo). J'ai fait mon apprentissage dans ce club familiale jusqu’en cadet. Après les 1er résultats, notamment en départemental, je me suis entraîné à Levallois quelques temps. J'ai réalisé de bons résultats, des podiums et notamment aux France USCF. Arrivé en junior l'adaptation a été difficile et j'ai connu une 1ere année difficile avec une blessure à la cheville (arrachement du ligament). Après le retour deuxième grosse blessure à l'épaule
fracture de la clavicule. En reprenant le judo 1an et demi après j'ai bossé dur et j'ai réussi a me qualifier pour les zones mais j'ai eu un autre problème de santé j'ai fait un AVC sans séquelle. Résultat interdiction de sport en haut niveau et de compétition. J'ai dû abandonner mon sport et refaire une vie sans le judo. Aujourd'hui après d’interminables examens j'ai été autorisé à reprendre une licence judo et depuis 2ans j'ai repris les chemins des tatamis dans un premier temps de façon épisodique puis depuis septembre de façon intense. J'ai repris le judo aussi par plaisir mais aussi pour tenir une promesse faite à ma fille enlevée par sa mère pendant 4 mois.
Parle nous de cette promesse faite à ta fille ?
Après 6 mois sans nouvelles de ma fille j'ai pu la retrouver. Elle est venue et a vu mes anciennes médailles et coupes. Elle m’a demandé de lui en gagner et je lui ai fait la promesse que je ferai un championnat pour avoir la plus belle des récompenses.

Se serait pour moi l’objectif, le mondial master. Pour le moment il faut faire étape par étape et déjà remporter un tournoi master puis le tournoi de France. Mais plus les ambitions sont élevées plus la victoire est belle.
Comment as-tu fais pour surmonter ces dures épreuves ?
Déjà, j'ai toujours cru en des moments plus réjouissants. Je me suis battu tous les jours, je n'ai jamais perdu espoir de réussir. J’ai été soutenu et grâce à ma famille et quelques amis j'ai
réussi à me battre et garder cet espoir. Chaque jour qui passait était difficile mais au fond de moi je savais que j'arriverai à surmonter tout ça. C'est pour cela que ma promesse est importante, c'est cela qui m’a permis de tenir.
Pourquoi le judo ?
J'ai commencé le judo par hasard. Ma famille me cherchait un sport différent des autres enfants de mon âge à savoir le football. J'ai alors fais un cours d'essai puis je suis venu voir d'abord quelques entraînements avant de finalement m'engager et m’investir. La passion a été transmise dès le début par mes entraîneurs de l'époque qui m’ont tout de suite inculqué des valeurs importantes. Le judo m’a permis justement de pouvoir me sortir des issues de la cité. J'ai pu bénéficier d'un bon parcours scolaire et surtout d’une mentalité qui s'est forgée tout au long de ma jeunesse. Le judo reste pour moi l'école de la vie et transmet surtout les valeurs de respect de l'autre du travail récompensé, la modestie. Des valeurs que je transmet aujourd'hui à mes filles.
Qu'est-ce que le judo représente pour toi ?
Le judo représente pour moi avant tout un plaisir et une passion. Priver de mon sport pour mon problème de santé pendant 9ans ça a été un moment difficile. Le judo fait partie de moi. Je me suis construit grâce aux valeurs simples mais essentielles. Le respect des autres, le fait que rien n'est jamais perdu tant que le combat n'est pas fini, que seul ton propre travail t’apporte ta valeur.
As-tu des rêves dans le judo ?
Aujourd'hui, le fait d’avoir remis mon kimono et de retrouver ce tatami, je garde un rêve celui de me dépasser chaque jour davantage afin d'aller le plus loin possible : il y a le championnat du monde master qui me tient à cœur et qui reste un rêve pour le moment.
À quoi penses-tu avant de monter sur le tapis ?
Avant de monter sur les tatamis je pense à beaucoup de choses. Souvent je pense aux différentes techniques que j'ai envie de passer. Mais la plupart du temps je pense d'abord à ma famille. Je pense au soutien de ma femme qui m’a beaucoup aidé et poussé à remettre le kimono.

Je pense aussi à mon coach Jin Readyforwar qui dès le début m’a soutenu et à cru en moi. La confiance et le soutien sont importants pour moi. Je pense aussi à mes filles qui attendent beaucoup de moi.
Tes prochains objectifs ?
J'ai plusieurs objectifs à court et long terme. A court terme j'ai pour objectif de réaliser un podium en
Master cette saison et participer au tournoi de France. Les résultats appellent aux résultats. A long termes d'ici deux saisons je veux simplement me faire plaisir lors de gros événements master tournois européens et mondiaux. Aussi mon autre objectif est de participer au France d1.
Ton spécial ?
J'aime le judo technique et je travaille mon spécial en fonction de mes sensations. J'aime énormément harai goshi et o soto gari. Mon spécial reste ko ochi gari.
As-tu un rituel la veille d'une compétition ?
La veille de compétition je suis de nature anxieux et stressé généralement. Du coup la veille je vérifie plusieurs fois mon sac, je m’hydrate beaucoup et m’isole avec ma musique. Avant chaque compétition j'essaie d'évacuer la pression en lisant mon téléphone.
Ton ressentis 1h avant la compétition ?
1h avant le début de la compétition je ressens beaucoup de chose. Du stress de l'envie de faire mon judo et du beau judo. Une fois la pesée passée je suis détendu, je n'ai qu’une envie c'est d'être sur le tapis.
Généralement, je suis dans ma bulle, dans mon tournoi et je pense aux conseils de mes coachs (jin Readyforwar et Rémi Leverdez ) j'encourage aussi mes amis présents qui combattent. J'ai aussi le besoin de m’isoler avant mon 1er combat pour réaliser la chance que j'ai de pouvoir être présent à ce moment-là. J'ai une pensée pour mes filles et ma motivation est au maximum.
Parle-nous un peu plus de Jin ton coach?
Lorsque j'ai rencontré Jin en avril ou mai je venais de faire une première compétition et j'avais
réussi à faire un podium. On a discuté et on a très vite eu des points communs. On a commencé à bosser ensemble.

Le projet lui a plu de suite Jin à commencer le judo au Japon.
On a fait des entraînements intenses et j'ai vite progressé. On a changé la catégorie de poids passant de 64kg à 72kg en 4mois. Il a une autre vision du judo et chaque sessions de training me fait progresser sur les techniques mais aussi les déplacements. Je fonctionne à l'instinct et
à l'affect ce qui m’a fait quitter aja paris xx. Les méthodes de jin sont différentes. Exigeant dur et travail rigoureux. Jin est mon entraîneur mais aussi mon ami. Je travaille avec confiance. Il est méthodique, il travaille des axes et sait où il m’emmène.

Jin reste un appui important dans ce projet. Il a un point de vue différent sur le judo, plus technique plus rapide et plus direct. Il a gagné plusieurs fois les championnats d'Asie et du Japon en catégorie de jeune (judo).
Championnat du monde militaire mma.
As-tu un message, à faire passer aux personnes qui te suivent ?
Je tiens déjà à te remercier pour cette interview. Je voudrais en profiter pour remercier beaucoup de personnes : ma femme qui sans elle je ne serai pas sur les tatamis, jin Readyforwar et mon équipe r4w (Salah et Nils) qui sont présents pour m'épauler dans la réalisation de mon projet.

Comentários